Les bateaux sont de retour sur le canal des Ardennes

Dès la réouverture à la navigation du Canal des Ardennes ce lundi 3 mai 2021, un premier bateau s'est présenté devant l'écluse 21 de Neuville-Day, encore en chantier. Elle s'était effondrée lors de violents orages en juin 2018, rendant impossible le passage des bateaux sur les 39 kilomètres de canal, entre Semuy et Pont-à-Bar.  

À la barre, Serge Durand. Parti de Dunkerque voilà un mois, il a pour objectif de rejoindre Liège, en Belgique. "J'ai dû patienter une semaine dans la région rethéloise en attendant le jour J de la réouverture de l'écluse", explique le plaisancier.  

Trois premiers bateaux en deux jours

Serge est le premier à se présenter à l'écluse 21. Deux autres sont attendus ce mardi 4 mai 2021. 

Les travaux n'étant pas tout à fait terminé, il faut ouvrir l'écluse manuellement. Toute une équipe de Voies navigables de France était présente au passage du premier bateau pour s'assurer que tout fonctionnait bien et pour remettre en service les autres écluses qui n'ont pas servi depuis près de trois ans.  

Le bateau de Serge ouvre la voie. Non sans difficultés. Si le canal des Ardennes a été curé, la végétation et les algues vertes se sont emparées de la rivière Aisne dans le Rethélois, du fait de la quasi-absence de navigation. 

"Je me suis fait hâler par le personnel de Voies navigables de France et quasi-quotidiennement je suis obligé de plonger pour débourrer l'hélice", témoigne le navigateur.  Sur le Canal des Ardennes, la navigation est provisoirement restreinte aux embarcations dont le mouillage (la partie immergée) n'excède pas 1,40 mètre.  

Le canal revit

À 200 mètres de l'écluse 21, depuis son jardin, Roselyne regarde la bateau passer, surprise. "Ça fait drôle". D'autant plus drôle que, de 1973 à 1978, Roselyne a vécu dans la maison éclusière. Son mari était éclusier. "J'ai vu la maison tomber en juin 2018. Ça fait plaisir de voir que ça va retourner", sourit-elle.  

Dans les années 70, Roselyne voyait passer 6000 péniches de commerce par an. Aujourd'hui les usagers sont majoritairement des plaisanciers, avec environ 500 bateaux par an.